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PETER PAN, une école privée à Madagascar
15 mars 2018

HISTOIRES ET LEGENDES

 

IHOSY : son nom, son origine.

 

Il y a environ un siècle, les autochtones traversaient la rivière en barque, il n’y avait pas de pont. A la saison des pluies, le courant était fort et le franchissement difficile. Aussi, l’on s’aidait d’une corde. "Atsipazo aty i Hosy", criaient les gens restés sur la rive : " Lancez ici la corde" . L’origine du nom de la ville d’Ihosy viendrait donc de Hosy, la corde.

 

La naissance d’Ihosy.

 D’après la tradition, Rakanjobe, le chef de famille des Zafimanely, était le fils d’un blanc (Zafimanely=petit-fils d’Emmanuel) naufragé sur la côte Est de Madagascar. La capitale des Zafimanely était alors Andranotsara. Raikitraka y régna jusqu’à sa mort. Il avait deux fils, Rasalea et Ratsimamo, qui ne s’entendaient guère, chacun voulant être le détenteur de l’autorité laissée par leur père. Comme ils ne parvenaient toujours pas à s’entendre, ils décidèrent de porter leur querelle devant Radama 1er à Antananarivo.

 Selon la légende, ce roi les invita à dîner et plaça devant eux deux cuillères en argent. Il trancha le différent des deux frères en donnant raison à celui qui prendrait le premier une cuillère. Ce fut Ratsimamo, qui pu ainsi régner sur le pays Zafimanely. Rasalea aura un territoire se trouvant à l’ouest de la Montagne de Mamivola. Les deux frères acceptèrent la décision du roi.

  Rasalea partit vers le territoire indiqué en compagnie de son autre frère, Ratsimivila. Ce pays deviendra le royaume des Bara Imamono, l’actuelle ethnie d’Ihosy et de sa région.

 Mais la reine Ranavalona 1ère voulait soumettre cette région du Sud. Les troupes venues de l’Imerina (région d’Antananarivo) gagnèrent la bataille. Ils se retirèrent et confièrent les hommes malades aux bons soins du roi local, qui ne tarda pas à les faire tuer. La vérité fut découverte et Rasalea emmené à Fianarantsoa pour y être exécuté. Le territoire sur lequel il avait régné se trouvait sans roi.

 Pour combler ce vide et pour assurer sa suprématie, Ranavalona 1ère nomma alors un gouverneur en la personne d’un officier, "13 honneurs", du nom de Rainingory qui fonda un fort nommé Tampoanandrariny qui deviendra plus tard la ville d’Ihosy.

 De nombreux villages furent fondés autour de l’enceinte du fort et un marché fut créé. Ihosy deviendra ainsi le 4ème centre de commercialisation des zébus de Madagascar.

 Deux frères dans la bagarre, la légende est belle.

 D’après Jeanne Rasoanasy, historienne.

Sans titre 3.jpg

Guerriers Antadroy et Gallieni

 

La maison d’Impoinimery.

 Quand le roi des Bara Imamono Ratsimivily mourut, il choisit parmi ses nombreux enfants un successeur, le plus jeune qui n'avait que 6 ans et qui s'appelait Kely. Ce dernier régnait sur Ankazoabo et changea son nom en Raiandry II puis en Impoininery.

En 1897, alors que les troupes françaises parcouraient toute la zone du sud-ouest de l'île pour obtenir la reddition de toutes les populations, beaucoup de rois Bara prirent les armes. Tel fut le cas de Tsivoa, un vieillard roi des Tambavalo qui n'hésita pas à conduire ses hommes pour tendre des embuscades contre les envahisseurs, d'Inapaka, roi des Bara Be et son oncle Ramieba. Mais Impoinimery refusa de s'opposer à l'avancée des français et fit sa reddition sans livrer bataille, une attitude qui lui valut la colère de ses compatriotes.

 Les conditions de cette reddition étaient les suivantes : livraison de toutes les armes, surtout les fusils, aux autorités militaires françaises, paiement d'une amende de 100 bœufs pour ceux qui avaient fait de la résistance. Comme le roi des Bara, Imamono s'était rallié dès l'arrivé des colonnes de soldats blancs et noirs du corps de pacification (NDLR : il y avait des sénégalais ainsi que des dahoméens, souvent de haute taille, dans le corps expéditionnaire, et on faisait courir le bruit qu’ils étaient cannibales, ce qui faisait peur à toute la population locale !), il devait seulement apporter au poste français installé à Ankazoabo, sa capitale, toutes les armes dont il disposait. Ce ralliement rapide fit l'affaire des Français dans une région hostile et presque déserte où il n'y avait aucune route et où il était difficile de faire des provisions pour les centaines d'hommes qui étaient chargés d'étendre l'autorité du nouveau pouvoir dans cette partie de Madagascar.

 Impoinimerina fut alors choisi comme l'intermédiaire des autorités militaires françaises auprès de ses pairs Bara qui continuaient à opposer une vive résistance  depuis leur retranchement installé dans le massif du Vohingezo, mais à partir de 1900 les résultats obtenus par les Français furent encourageants car tous les chefs Bara sauf le vieux Tsivoa acceptèrent de rendre les armes et de faire leur reddition lors d'une grande cérémonie au cours de laquelle des bœufs furent abattus suivant la tradition et des promesses de reconnaissance du nouveau pouvoir prononcées.

 La résistance en pays Bara dura 3 ans et quand elle s'arrêta enfin en 1900, ce fut un grand soulagement pour les Français, d'autant plus que les Bara étaient de farouches guerriers qui savaient manier fusils et sagaies plus que toute autre population de l'île. Le succès de la pacification revenait surtout au roi Impoinimery et méritait une récompense: celle-ci se présenta sous la forme d'une maison construite pour ce dernier par les autorités françaises à Ankazoabo, et l'inauguration donna lieu à une cérémonie grandiose et imposante qui eut lieu le 14 novembre 1903.

 Pour service rendu à la cause française, Impoinimery fut nommé gouverneur principal, et on estimait en haut lieu qu'il fallait l'installer dans un lieu qui devait impressionner tous les Bara. Ces derniers vivaient depuis toujours dans de petites maisons en matériaux du pays, et celles des chefs ne se distinguaient pas des autres. Pour Impoinimery, l'administrateur adjoint Bastard prit ses crayons et ses plumes pour dessiner les plans d'une habitation confortable et d'un nouveau genre. Elle était construite entièrement en pierre et surélevée du sol de 1,50 m. Elle comportait des vérandas circulaires au rez-de-chaussée et au premier étage ainsi qu’une grande salle pourvue d'une estrade réservée pour les kabary (discours). Aucun édifice de ce genre n'avait jamais été construit dans la région auparavant, et le bâtiment impressionna fortement la foule de 2000 personnes présentes à la cérémonie, ce qui donna bien l'effet escompté.

 Une grande fête avec chants et danses du terroir anima cette cérémonie et la population pu se rendre compte qu'il était donc possible de construire des demeures avec des matériaux autres que l'herbe "vondro" à laquelle elle était habituée depuis toujours.

  D’après Jeanne Rasoanasy (in « L'Express de Madagascar » du  18.11.02)

Royaume de Ranavalona .jpg

Royaume de la Reine Ravanalona

 

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